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Agressée sexuellement pendant un voyage d’affaires… Mon mari et moi avons choisi la vie!

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Par Jennifer Christie de SaveThe1.com, traduit par Campagne Québec-Vie

En janvier, l’an dernier, j’étais en voyage d’affaires et je restais dans un petit hôtel d’une ville universitaire. D’habitude, je suis plus consciente de mon environnement, mais il neigeait et ventait tellement fort ce jour-là que je n’aurais pas pu l’entendre arriver même s’il avait été bruyant. Tout est arrivé si rapidement. J’ai ouvert la porte, je me suis retournée pour la fermer et il était là, un homme immense. Je n’ai pas eu peur tout de suite, j’étais simplement perplexe. En l’espace de quelques secondes, il m’a frappée au visage. Je ne me rappelle pas avoir été tirée hors de la chambre, mais on m’a trouvée dans la cage d’escalier. Je ne sais pas pourquoi, j’essayais peut-être de trouver de l’aide.

Les tests de la trousse médico-légale se sont tous révélés négatifs. Pas de VIH, de gonorrhée, de chlamydia, de syphilis, d’herpès ou de dizaines d’autres choses dont je n’avais jamais entendu parler. Dieu est bon.

Le mois suivant, je travaillais sur un bateau de croisière. Atteinte de dysenterie dès le deuxième jour, je n’allais toujours pas mieux malgré mes antibiotiques. On m’a donc emmenée dans ce qui servait d’hôpital à Carthagène en Colombie. Comme on craignait une obstruction abdominale, on m’a fait passer une échographie. C’est là qu’on a vu le petit pois, mon fils. Joyeuse Saint-Valentin.

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De retour sur le bateau, j’ai résumé ma situation aux médecins, qui m’ont mise en quarantaine. On craignait que je me suicide? Que j’aie un épisode psychotique et que je coure nue sur les allées de palets? Qui sait. Tout ce que je sais, c’est que j’ai passé la semaine suivante à écouter l’équipe de médecins bien intentionnés me consoler en me disant à quel point ce serait « facile de s’en occuper », de tuer l’enfant. De repartir à neuf. Facile???

Cette semaine, pendant les maints appels transatlantiques larmoyants passés à la maison, plusieurs choses ont été discutées, mais la possibilité de « s’en occuper » n’a jamais été une option pour moi. Ni pour mon mari. Quand je lui ai annoncé que j’étais enceinte, il a dit, avec sa voix calme et posée, « OK. OK… C’est correct. Tout est correct. » Je lui ai demandé : « Qu’est-ce que tu veux dire, c’est CORRECT? » « Je veux dire qu’on peut le faire. On va passer à travers cette épreuve et ce sera correct. Et... j'aime les bébés. On va avoir un nouveau bébé. Ma chérie, c’est un cadeau. C’est quelque chose de merveilleux qui ressort de quelque chose d’horrible. On PEUT le faire. » Puis, j’ai commencé à sentir les tiraillements de joie venant de la vie grandissant en moi, en mon sein. Ce nouvel amour deviendrait si grand qu’il anéantirait tout sentiment d’appréhension ou d’angoisse. Et mon mari avait raison. Nous pouvions le faire.

Le dernier jour de la croisière, j’ai dit à l’équipe soignante : « Si jamais vous pensez à ça plus tard, si vous vous demandez ce qui m’est arrivé, voilà : J’ai accouché d’un beau bébé en octobre 2014. » Leur réaction… leur expression… Le médecin qui avait le plus insisté sur l’avortement avait les larmes aux yeux. Pour la première fois, j’ai pensé à la manière dont Dieu pouvait utiliser ça, le cauchemar que j’ai enduré. M’utiliser.

Je vis en Caroline du Nord. Mon obstétricien, celui qui m’a aidée à accoucher de mes deux derniers enfants, était en campagne électorale pour le Sénat durant les primaires républicains. Il se fait constamment aborder au sujet de « l’avortement en cas de viol ». Qu’advient-il d’eux? Mon fils pourra les représenter. Avant qu’il puisse le faire, il sera ma responsabilité, mon privilège, de parler pour lui. C’est mon histoire.

Pendant ma grossesse, j’ai fait beaucoup d’allers-retours entre ma maison et l’hôpital pendant quelques mois. J’étais atteinte de prééclampsie, de haute tension et de crises d’épilepsie incontrôlables. C’était terrifiant quand, à 26 semaines, j’ai été admise à l’hôpital et on m’a dit que j’aurais peut-être à accoucher. Terrifiant parce que je voulais désespérément que mon fils vive! Cette peur est vite tombée. J’étais au repos complet, mais au moins j’étais à la maison. Chaque semaine qui passait était merveilleuse, car je savais que je serais heureuse quand il arriverait ici sain et sauf, dans mes bras. Émotionnellement, ça allait très bien.

Nous travaillions avec une équipe de médecins incroyable. Il s’agissait simplement de faire confiance, totalement. Ce n’était pas nouveau. J’ai senti perdre totalement le contrôle depuis le viol en janvier. Pas que le « contrôle » soit quelque chose autre qu’une illusion, mais bon. Huit mois et demi plus tôt, mon monde avait chaviré et ne s’était toujours pas redressé… jusqu’à la naissance de mon fils. Ce n’est pas une mauvaise chose. Ça me garde sur la bonne voie en empêchant mon attitude arrogante de « c’est correct, Dieu, je m’en occupe » si facile à adopter.

Notre petit homme a été conçu dans la violence, mais il est un cadeau de Dieu. Un délicieux petit cadeau qui a rempli un trou dans notre famille sans même savoir que nous en avions un. Il nous a complétés.

Je suis reconnaissante d’avoir pu entrer en contact avec d’autres mères tombées enceintes à la suite d’un viol. Nous sommes des survivantes, pas des victimes. Mon fils m’a guérie.

Que la communauté médicale me pousse à avorter a été extrêmement révélateur. On m’a assurée tellement de fois que ce serait « simple » et rapide, et que je pourrais « continuer à vivre normalement » une fois que tout serait fini. Ça me déchirait le cœur de l’entendre à répétition. Certains de mes amis pensaient même que je faisais une erreur en décidant de garder mon bébé, que je ne serais pas capable de tout endurer émotionnellement. Chaque fois que nous, mères victimes de viol, partageons nos histoires, nous devenons plus fortes et rendons d’autres personnes plus fortes aussi… Et qui sait le nombre de vies ainsi sauvées?

Jennifer Christie est une épouse, mère de cinq enfants et blogueuse pour www.savethe1.com. Elle utilise son second prénom au lieu de son nom de famille afin de protéger l’identité de sa famille.



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