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« Contre le droit de tuer autrui » : un article du Dr Patrick Vinay paru dans le Devoir

Une lettre du Dr Patrick Vinay, médecin en soins palliatifs et vice-président du mouvement «Vivre dans  la dignité», paru dans le Devoir du 18 janvier 2013:

(Le Dr Patrick Vinay donnant une conférence  en 2010, devant l'auditoire de l'Ordre des infirmiers et infirmières du Québec)

C’est avec tristesse que les membres de Vivre dans la dignité apprennent que le gouvernement ira de l’avant avec l’étude d’un projet de loi qui renie le droit inviolable de chacun à la vie, et cela au nom de l’humanité et de la compassion ! La loi fédérale qui fait du meurtre sous toutes ses formes un crime exprime concrètement que tout meurtre atteint gravement nos valeurs communes. Le droit de vivre de l’autre, et donc la prohibition du meurtre, fonde le tissu même de notre égalité et de notre société.
 

Mais la fascination de faire partie des gens jeunes, beaux et autonomes ôte pour certains toute dignité aux malades dépendants. Il faut achever leur vie rapidement, plutôt que de soigner efficacement… Et pour cela, on veut introduire un contresoin, le meurtre, élevé au rang des gestes de compassion, et demander aux soignants de poser ce geste !
 

Mais avez-vous entendu les soignants qui se penchent sur la fin de vie réclamer le droit de tuer leurs malades ? Sont-ils à court de puissants médicaments pour restaurer le confort ? Non. Ils ont clairement dit à la Commission qu’ils n’avaient pas besoin de cela pour garder leurs malades confortables jusqu’à la fin. Alors si ce n’est pas eux qui sont impliqués, qui demande ce « droit » de tuer autrui ? Qui a inventé ce terme fallacieux « d’aide médicale à mourir » pour déguiser une injection létale terminale en un soin approprié ?
 

On propose maintenant de faire des règlements pour accorder à certains et dénier à d’autres le « privilège d’être tués » ! Il faudra donc des experts qui feront des pronostics incertains… Il faudra juger et quantifier la souffrance vécue par les uns et les autres : une tâche impossible. Cette porte ne tiendra jamais et on se retrouvera comme en Belgique avec des euthanasies accordées parce que la vue et l’ouïe faiblissent, causant « une perte irréparable » du jouir de la vie…
 

Et que dire des pressions de certaines familles trop occupées pour soutenir leurs malades et qui veulent en finir parce que le mourir est trop long ! Tout cela empêchera de découvrir l’entraide, la compassion, l’amitié ou l’amour. Tout cela dissoudra notre lien : le pays, est-ce seulement pour les gens autonomes ?
 

Pour beaucoup de bien portants, il n’y a rien à vivre en fin de vie. Pour d’autres qui vivent au contact de cette réalité, c’est un puissant terrain de transformation et de compréhension de notre nature humaine. Les soins palliatifs sont appréciés parce qu’ils soulagent efficacement ceux qui meurent tout en permettant des découvertes importantes pour ceux qui restent.
 

C’est la seule voie viable pour un avenir plus humain et pour des deuils plus sereins. Le gouvernement en place doit donc faire porter tous ses efforts sur l’amélioration des soins palliatifs et les rendre accessibles à tous les citoyens qui en ont besoin.
 

Accepterons-nous que nos lieux publics de santé deviennent maintenant des lieux dangereux où le malade peut être tué ? Des lieux où le malade ne peut plus changer d’idée ? Des lieux où le médecin tuerait plutôt que de soigner ? Des lieux où il deviendrait dangereux d’amener papa ou maman ? De telles inquiétudes ont été exprimées maintes fois durant les audiences de la Commission sur la question de mourir dans la dignité. Qui les a entendues ?
 

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